Balladur leur « demande de s’arrêter »… de soutenir Macron

Le 5 mai dernier, Édouard Balladur ancien Premier Ministre, est sorti du silence dans une tribune du Figaro, pour appeler à certains changements institutionnels nécessaires et vitaux. L’homme s’est penché sur la situation de la France et n’a pu que constater la validité de ce que nous écrivons dans les colonnes du RPF depuis des mois, et d’en tirer des conclusions similaires aux nôtres. Lorsque tout dérape au point de mettre en péril les fondements de notre nation et son existence même, les voix de la raison et de la sagesse s’élèvent enfin. Bien entendu elles ne peuvent faire écho dans la macronie, qui est par définition apatride, vouée au mondialisme heureux sans racine, sans foi ni loi. Face à ce qui apparaît désormais pour tout observateur honnête, comme une catastrophe politique économique et sociétale, il explique qu’il est urgent de remettre la raison et le bon sens au centre du débat. La fuite en avant idéologique doit cesser. Il fustige la volonté d’intégrer de nouveaux membres au sein de l’Union européenne, considérant que ce n’est pas la priorité, faute de moyens financiers criants, et d’une stabilité politique suffisante.

Une remise à plat des pouvoirs et attributions de la commission lui parait évident, tant la confusion est grande dans le qui fait quoi et le qui décide de quoi. Il poursuit en dénonçant le projet de fédéralisme qui ne fait plus aucun doute dans l’esprit de Macron et de ses amis. Pour lui, comme pour tout démocrate qui se respecte, un tel projet devrait au préalable être soumis au vote des Français. La rupture se prolonge avec le passage sur l’immigration, faisant écho aux récentes affirmations de Fabius, dont il remet en cause et à juste titre, le ton impératif qu’il a adopté notamment en refusant le RIP, dans une vision des choses dont la seule évidence est l’usurpation du concept de souveraineté nationale. À considérer les propos de Fabius, cette souveraineté ne serait pas pleine et entière et certains thèmes seraient incompatibles avec elle. L’étrangeté de l’argument n’a pas échappé à Balladur qui suggère pour en finir, avec cette confiscation faussement juridique mais totalement politique, une réforme de l’article 11 de notre constitution. Le peuple doit reprendre le contrôle des sujets qu’il estime opportun de débattre, dont celui de l’immigration et de déterminer qui a le droit d’entrer sur notre sol.

Il juge par ailleurs normal de lui laisser le soin de choisir la constitution qu’il veut. Un souverain décide sans contrainte, or avec Fabius, il est mis sous tutelle et l’article 3 n’est pas respecté. Laurent Fabius est allé trop loin en confisquant cette souveraineté, lors du refus du RIP présenté par les parlementaires. Peu importe que la question ne soit pas conforme à ce que prétend comprendre Fabius, c’est au peuple de trancher et d’affirmer ce qui devient constitutionnel puisque c’est lui qui détient ce pouvoir suprême. L’outrage n’a pas échappé à Édouard Balladur qui s’est justement permis de déclarer que le Conseil constitutionnel rendait des arrêts politiquement motivés mais non fondés sur le droit. Fabius paye là ses excès de zèle à servir son mentor et maître. L’ancien socialiste, le précieux bourgeois dandy tombera. Personne ne pleurera ce personnage.

Edouard Balladur se démarque et prend de la hauteur, c’est ce qu’on attend d’un homme qui a le sens de l’État. On peut simplement regretter que la prise de conscience intervienne aussi tardivement. Voilà une personnalité de droite qui s’élève contre une partie du système jugé jusque-là intouchable par de nombreux parlementaires. La remarque venant d’un ancien responsable des LR, il faut souhaiter que les nouveaux patrons étudient avec attention ses recommandations. On peut craindre qu’anesthésiés par des années de soutien inconditionnel à l’adolescent roi, ils attendent la réalité du 9 juin pour comprendre le sens du message et agir. Au RPF nous sommes favorables à cette tribune. Il est effectivement urgent de changer notre constitution pour redonner au peuple la souveraineté qui lui revient de droit. Après l’article 11 il faudra s’attaquer au 49.3, et revoir l’ensemble du fonctionnement du Conseil constitutionnel, en virant le fossoyeur qui en tire les ficelles.

Il sera impératif de donner au peuple la possibilité de choisir dans des conditions acceptables de soumettre une loi à sa validation, de lui permettre d’en révoquer certaines, ainsi que de se débarrasser d’élus qu’il ne veut plus voir. La tâche est énorme, mais nécessaire, indispensable pour redonner le goût de la chose publique aux citoyens. Que feront les différents représentants politiques de cette tribune et surtout les LR, dont est issu Balladur ? Auront-ils le bon sens de suivre ses recommandations, ou vont-ils les écarter d’un revers de main ? Il serait opportun pour eux de ne pas se précipiter à couvrir d’opprobres ses propos, mais au contraire de les développer, non pas pour un éventuel argument électoral sans lendemain, mais bien dans le but d’en faire accepter l’idée et la réalisation immédiate à ce pouvoir mortifère et au besoin d’en changer si la macronie, comme à son habitude ne veut rien entendre.

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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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